Le PCPE (Pôle de Compétences et de Prestations Externalisées) accompagne, depuis septembre 2021, un petit garçon de 8 ans, originaire de Syrie. Il est scolarisé en classe de CE1, à temps plein, en milieu rural. Il n’a pas de diagnostic précis mais présente un retard global, que ce soit dans les apprentissages, au niveau du langage ou du développement moteur.
De plus, hormis la présence d’une AESH mutualisée sur le temps scolaire, il ne bénéficiait d’aucun autre accompagnement ou suivi. Les besoins identifiés au début de l’intervention du PCPE et les axes de travail s’y afférant étaient les suivants :
- Remettre en place les différents suivis thérapeutiques (dentiste, ophtalmologue, orthophoniste, CMP…),
- Trouver un établissement adapté à ses capacités et compétences,
- Favoriser les liens sociaux avec ses pairs et renforcer le lien mère-enfant.
La barrière de la langue s’est vite dressée entre la famille et l’équipe, et il a fallu rivaliser d’inventivité pour maintenir Madame dans son rôle de mère. En effet, l’accompagnement du PCPE ne dure que quelques mois, et il aurait été facile d’agir avec précipitation.
Mais l’équipe a choisi de prendre le temps nécessaire et de travailler avec elle dans l’intérêt de son fils. Nous avons donc fait appel, autant que possible, à la médiatrice santé de la CUA (Communauté Urbaine d’Arras), qui, dans le cadre de l’accès aux soins pour le jeune, pouvait intervenir et faire le lien entre l’équipe et la famille en syrien. De son côté, Madame, avait entamé, en amont même du PCPE, une formation de FLE (Français Langue étrangère), qu’elle poursuit encore à l’heure actuelle.
Lorsqu’il a fallu trouver un autre mode de communication, les professionnels se sont attachés à proposer à lui proposer des courriers et des échanges faciles à comprendre, et ont entamé un travail de partenariat afin de faciliter la communication entre tous.
Cet accompagnement a permis à l’équipe de se poser et de réfléchir ensemble, avec les partenaires, à la meilleure façon d’accompagner ce jeune et sa famille, et à ce que chacun (re)prenne sa place.
Au final, ont donc été mobilisés autour de cette situation :
- L’équipe pluridisciplinaire du PCPE (Éducatrice, Infirmière, Psychologue, Secrétaire)
- La MDPH – Maison Départementale des Personnes Handicapées (Assistante sociale et référente handicap)
- La médiatrice santé de la CUA
- Le service social de secteur
- Le service d’aide à domicile
- L’école au sens large (Enseignante + Directrice + Enseignante référente + Psychologue)
- L’IME (Institut Médico-Éducatif) « Au moulin »
- Le CMP (Centre Médico-Psychologique) de secteur
- Une Éducatrice Spécialisée en libéral
- Un Neuropsychologue en libéral
- Une Psychomotricienne en libéral
- Une Orthophoniste, salariée de l’association
Le fait de ne pas partager une même langue peut expliquer, en partie, la situation complexe dans laquelle se trouvait le jeune à son arrivée au PCPE. En effet le système français (et notamment tout ce qui relève de la compensation du handicap) est une grosse machine dont il faut comprendre les rouages si l’on veut pouvoir en bénéficier et en faire pleinement partie, ce qui n’est pas chose aisée lorsque l’on n’a pas baigné dedans.
A l’heure actuelle, le jeune est toujours accompagné par le PCPE, les six premiers mois n’ayant pas permis de répondre à tous les besoins repérés. De plus, sa maman dit « apprécier l’accompagnement » et se sent rassurée quant aux actions menées pour son fils.
Enfin, un travail de poursuite de l’accompagnement est à mener avec les partenaires afin d’anticiper l’arrêt du PCPE et de proposer à la famille une personne ressource vers qui se tourner en cas de besoin.
Contact PCPE Arrageois-Ternois :
10 rue Willy Brandt, 62 000 Arras
03 21 15 46 20 – sessad.pinocchio@pep62.fr